Jeûner est-il bon pour la santé ?

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Phénomène en augmentation croissante, le jeûne a su conquérir bon nombre de personnes de par les vertus détoxifiantes qui lui sont associées, en dehors de son effet de mode, en résonance avec un besoin de revenir à des pratiques plus naturelles.

Pratiqué à des fins thérapeutiques depuis la nuit des temps, puisqu'Hippocrate prescrivait déjà des jeûnes à ses malades, le jeûne peut se concevoir de multiples façons, en ayant bien à l'esprit ses conséquences sur la santé et ses risques négatifs si un minimum de précautions ne sont pas prises.

Qu'entend-on par jeûner ?

• Le jeûne peut se concevoir tout d'abord dans la recherche d'une meilleure santé, le jeûne religieux utilisé depuis la nuit des temps représentant ce besoin de se purifier et finalement ne se différenciant que très peu de cette détoxication tant recherchée actuellement. D'une journée à plusieurs semaines, selon l'orientation donnée au jeûne, jeûner consiste tout simplement en l'arrêt de prise alimentaire, obligeant ainsi l'organisme à vivre sur ses réserves.
• Le jeûne peut être envisagé de différentes manières : hydrique en ne consommant que de l'eau, ou modifié, en ne consommant alors qu'un seul type d'aliments sous forme liquide comme des jus de légumes, de fruits ou des bouillons. Qu'il soit effectué au repos ou accompagné d'activités physiques ponctuelles, de randonnée, le fait de jeûner va entrainer des modifications à la fois physiologiques et mentales à la fois.

Que se passe-t-il lorsque nous jeûnons ?

• Consommer des aliments, prendre des repas déclenchent de la part du corps humain tout un processus métabolique afin de digérer, de trier et de mettre en réserve les éléments nécessaires à une bonne homéostasie. Le fait de jeûner va quant à lui entrainer un autre processus métabolique et mobiliser ainsi les réserves de graisse de l'organisme : les réserves de graisse, présentes dans les tissus adipeux, vont alors transformer les triglycérides en glycérol, qui lui-même va se transformer en glucose, indispensable au cerveau pour son bon fonctionnement. 
• En cas de jeûne trop prolongé, le corps devra alors puiser dans les muscles afin toujours de produire du glucose : cette phase dite de néoglucogenèse consiste alors à partir des protéines à les transformer en acides aminés, aboutissant au final à la production de l'élément énergétique dont le cerveau, toujours lui, a besoin. Cette synthèse du glucose à partir de précurseurs non-glucidiques peut toutefois s'avérer dangereuse pour l'organisme : des jeûnes de plus de 3 semaines peuvent entraîner des pertes en protéines très sévères, synonymes de dénutrition.
• Du fait d'un travail digestif moindre, couplé à une production d'hormones thyroïdiennes légèrement réduite, certaines personnes peuvent avoir des sensations de froid plus importantes.
• Le fait de mobiliser les réserves de graisse pour fabriquer le glucose essentiel oblige l'organisme à produire des corps cétoniques et à se trouver ainsi en acidose métabolique importante : des maux de tête, des nausées peuvent déjà être ressentis dès la 36e heure de jeûne.
• Le manque d'apports de sels minéraux, lié au jeûne, peut entraîner des hypotensions artérielles, l'eau ne pouvant être retenue par l'organisme notamment en cas de déséquilibre d'apports de potassium/sodium : fatigue et vertiges en sont alors des conséquences possibles sans occulter l'apparition de  crampes du fait d'apport insuffisant en magnésium. Boire des bouillons riches en sels minéraux est un moyen de les éviter mais si les troubles persistent, mieux vaut arrêter le jeûne.

Les bienfaits du jeûne sur la santé :

• Le jeûne retarderait le processus de vieillissement, nettoierait l'organisme tout en prévenant de certaines maladies chroniques.
• De par la normalisation des taux de graisses (triglycérides, LDL), de glucose et d'insuline qu'il entraine, le jeûne semblerait bénéfique en cas de diabète, de maladies inflammatoires chroniques, d'hypertension artérielle voir peut être en cas d'asthme.
• Enfin, si l'optique de jeûner pour perdre du poids reste tentante, elle demeure insuffisante. En effet, maintenir le poids perdu nécessite de suivre en parallèle un programme d'activité physique, de diététique et de thérapie comportementale, certaines cliniques spécialisées l'ayant bien compris. 
• Le jeûne induisant des changements de comportement des cellules, selon les dernières études, cette pratique pourrait présenter un outil des plus positifs en cas de cancer : gageons que les prochaines études à plus grande échelle puissent le confirmer.

Les précautions et contre-indications liées au jeûne :

• En cas de pathologie avérée, il demeure indispensable de jeûner dans un cadre médical, en tous les cas après avoir obtenu l'aval de son médecin. En cas de dépendances (alcoolique par exemple), d'ulcère de l'estomac, de diabète de type 1, de cancer, et de sclérose en plaques, jeûner ne peut être envisagé sans un suivi médical très strict, cette fois.
• Le jeûne est contre-indiqué aux personnes en état d'amaigrissement extrême (cachexie), aux anorexiques, aux personnes dont l'IMC est inférieur à 18, aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants, aux personnes souffrant d'une insuffisance rénale ou hépatique avancée.

Département Bien-être & Nutrition